Ces économies qui peuvent coûter cher

Publié le:21.06.2021

Ces économies qui peuvent coûter cher

L'USPI Valais publie régulièrement des chroniques dans Le Nouvelliste. Voici la dernière, signée par Kathy Berset, publiée ce mois. Elle accompagne la campagne menée à l'échelle romande et qui met en valeur le métier de courtier. 

Le traitement de texte qui se trouve dans votre ordinateur n’écrira pas à votre place un futur best-seller. L’objectif intégré dans votre smartphone vous permet de réaliser des vidéos comme des photos. Il ne vous transformera automatiquement pas en un Steven Spielberg ou en un Yann-Arthus Bertrand. Ces logiciels ou ces applications vous offrent des outils qui peuvent mettre en valeur votre talent. Par contre, même en utilisant quelques artifices, jamais ils ne pourront le remplacer.

Votre capital humain fructifie grâce au numérique qui a démocratisé l’accès à bien des moyens d’expression. C’est le côté pile, le côté positif.

L’autre face de cette médaille, plus obscure, propulse par milliards des publications sur les réseaux sociaux truffées de fautes d’orthographe ou des images aux intérêts très subjectifs.

Chez nous autres, professionnels de l’immobilier, nous nous servons des facilités offertes par la technologie pour mettre en valeur des biens. Nous les publions sur nos sites. Ces visites virtuelles génèrent un premier contact avec des personnes intéressées. Il s’agit parfois d’une amorce, d’une entrée en matière, avant de se rencontrer « en vrai ».

Ensuite, strictement rien ne supplantera notre expérience et le contact.

Les données récoltées en masse par certaines plates-formes spécialisées aboutissent à des valeurs globales qui aplanissent les réalités du terrain. Un ratio mathématique débouchera sur un prix X au mètre carré dans une agglomération. Mais il ignore tout des alentours, du quotidien d’un quartier, de son histoire, de son évolution, de ses bonus, de ses malus.

En Valais, son prix ne fera aucune différence entre un quartier au centre ville et un mazot au pied des pistes. Il tirera une moyenne.

Le courtier sait souvent qu’un montant évolue, au sein d’un même bâtiment, en fonction de l’étage où se trouve l’appartement. Un serveur numérique ne se déplace par aux alentours d’un chalet. Il n’est pas trop au courant de qui déblaie la route pour y accéder. Son disque dur ne contient aucune information sur le voisinage immédiat, sur les servitudes d’accès ou de places de parc.

Depuis plusieurs années, une association comme l’Union suisse des professionnels de l’Immobilier (USPI) le répète : une transaction immobilière passe par une confiance directe entre les divers acteurs. Vous verrez sous peu une campagne romande qui vous incite à préférer la plus value, l’instinct ou le regard d’un courtier. Ils ne seront remplacés par « aucun algorithme, aucun robot, aucun forfait ».

De A à Z, une transaction demande un accompagnement concret sur place. Oui, nous le redisons souvent car il y a des enjeux majeurs que certaines prétendues facilités risquent de vous faire oublier.

Lorsque je fais mes courses, je préfère passer vers une caissière. J’adore le lien que créée une discussion même sur la pluie ou le beau temps. Je ne me rends pas aux bornes qui permettent de scanner les prix. J’aurais l’impression de voler le travail d’une personne. Le parallèle va de soi. Vous pouvez réaliser une transaction immobilière comme si vous scanniez une marchandise. Mais après… Ce prétendu temps économisé en se passant d’un intermédiaire « humain », vous pourriez le payer très cher par la suite.

 

Kathy Berset